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Photo du rédacteurLuce Vallieres

Maria Primatchenko (30 décembre 1908 ou 12 janvier 1909 dans le calendrier grégorien - 18 août 1997)


Peintresse. Elle est née le 30 décembre 1908 dans le village de Bolotnya, en Ukraine.. Dès son plus jeune âge, elle s'intéresse à la peinture. Suivant la tradition ukrainienne, elle peint les œufs de Pâques de motifs traditionnels. Elle fait de meme avec l’intérieur de sa maison puis celle de ses voisins, qu’elle emplit d’ornementations visuelles puisées dans le folklore.


En 1936, Maria Primatchenko est invitée à joindre l'atelier expérimental du Musée national d'art d'Ukraine, une école dédiée aux maitres-artisanes et artisans. Elle y produit abondamment avec différents médiums : le dessin, la broderie et la peinture sur céramique. Les formes en céramique qu’elle utilise sont réalisées par le potier Yakym Herasymenko. Cette même année, elle participe à une exposition d'art populaire dont elle remporte le premier prix, ce qui la motive à présenter son travail lors de dizaines d'expositions d'art nationales et internationales.


L’artiste réside presque toute sa vie dans son village natal, qui est d’ailleurs l’une des sources d’inspiration de sa création. Dans ses œuvres, Maria Primatchenko fait magnifiquement cohabiter passé et présent, rêve et réalité, joie et tristesse, et représente souvent de façon symbolique la lutte entre le mal et le bien. En bonne porteuse d’espoir, elle s’assure toujours que ses compositions fassent triompher ce dernier.


Maria Primatchenko peint principalement à la gouache ou à l'aquarelle avec des pinceaux fabriqués industriellement, ce qui rend son art très accessible.

L'originalité de l'imagerie de l'artiste se révèle dans ses propositions stylistiques. Elle propose par exemple des représentations simultanées de l'intérieur et de l'extérieur d'un sujet.


Un autre trait saillant de l'art de Maria Priymatchenko est la maitrise de composition de l’artiste en lien avec son sujet et son message. C’est ainsi qu’elle utilise les formats horizontaux pour des compositions thématiques racontant une histoire et réserve le format vertical aux compositions décoratives.


Son utilisation de la couleur est par ailleurs très intéressante : elle suit une belle évolution dans le temps et l’utilisation constante d’une palette de plus vibrantes.


En 1986 se produit la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, situé à peine à trente kilomètres du village de Maria Primatchenko. Celle-ci y consacrera une série d’œuvres afin de témoigner de la tragédie.



Maria Primatchenko est également connue en tant qu’illustratrice de livres pour enfants. Elle a entre autres publié La cigogne et La cigogne qui prend une douche, réalisé en collaboration avec l’auteur ukrainien Mikhaïlo Stelmakh.


Quoi qu’il en soit, les oeuvres de Maria Primatchenko ont été et continuent d’être exposées dans plusieurs pays dont l’Ukraine, la Russie, la Pologne, la Bulgarie, la France et le Canada.


Dans son pays natal, Maria Primatchenko est une figure importante de l’histoire culturelle. En 1966, son cycle de peintures « La joie pour les gens » est récompensé par le prix national Taras Chevtchenko, soit la plus haute distinction artistique à exister en Ukraine. L’année suivant son décès, l’astronome russo-ukrainien Klim Churyumov baptise une petite planète « Primatchenko ». Ses œuvres sont reproduites sur des timbres et des pièces de monnaie. Afin de commémorer le siècle qui s’est écoulé depuis sa naissance, l’UNESCO (Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture) déclare 2009 l’année Maria Primatchenko. Un boulevard de Kyiv est rebaptisé en son honneur pour souligner l’occasion.


Aujourd’hui, l’héritage culturel ukrainien se trouve en péril devant l’agression armée à laquelle le territoire est confronté.


Environ 650 œuvres de l’artiste faisaient partie de la collection du Musée national des arts décoratifs d’Ukraine, situé à Kyiv. Les employés du musée, avec l’aide des citoyennes et citoyens, travaillent à tenir hors de danger cet héritage culturel de premier plan ainsi que toutes les autres richesses culturelles du musée.


Il y a quelques semaines, le musée d'histoire locale d'Ivankiv, où se trouvaient plusieurs œuvres de Maria Primatchenko, a été incendié, entraînant la perte présumée de vingt-cinq de ses œuvres. Une brèche de lumière dans la noirceur : l’arrière-petite-fille de l’artiste, Anastasiia Primatchenko, a confirmé que dix des œuvres de son aïeule avaient été rescapées par une personne qui s’est faufilée dans le musée en feu.


Dans la foulée de ces événements, une œuvre emblématique du corpus de Maria Primatchenko a été reprise. Elle est intitulée « Une colombe a déployé ses ailes et demande la paix », date de 1982 et illustre une colombe blanche ornementée de motifs bleus qui ouvre les ailes sur un fond jaune vibrant parsemé de fleurs rouges. Elle est utilisée par des militantes et militantes comme symbole d’espoir pour la paix.



Crédit :

1. Maria Primatchenko, photographe et date inconnue, WikiArt Fair Use.

2. Дарую українську паляницю всім людям на землі (J'aimerais donner la palyanitsa (pain) à tous les habitants de la terre), 1982, gouache et peinture fluorescente sur papier, 85.7 x 61.3 cm, Maria Primatchenko,

3. Атомна війна, будь проклята вона! (Maudite soit cette guerre nucléaire), 1978, gouache sur papier, 61.5 x 86.3 cm, Maria Primatchenko.

4. Весна Мир (Le printemps de la paix), 1978, gouache sur papier, 61.5 x 86.3 cm, Maria Primatchenko.

5. Голубка распустила крила, хоче на землі мира (La colombe a déployé ses ailes et demande la paix), 1982, gouache et peinture fluorescente sur papier, 61.5 x 86.3 cm, Maria Primatchenko.


Sources :

Maria Primatchenko, Wikipédia

Maria Priymachenko, The Ukrainian Folk Art (anglais)


Écoutez l'épisode de notre balado Matrimoine Oui! consacré au matrimoine d'Ukraine intitulé Maria Primatchenko x Natalia Telensto disponible sur le site de CISM-FM.


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