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Miss.Tic (1956-2002)

Radhia Novat est née le 20 février 1956 à Paris d’un père tunisien et d’une mère

française. En 1956, elle est victime d’un grave accident de la route à la suite duquel elle perd l’usage de sa main gauche, désormais atrophiée. Cet accident est un traumatisme physique et psychologique pour Novat qui y perd sa grand-mère, son frère ainsi que sa mère.


Après des études d’arts appliqués, elle fait un peu de théâtre de rue au sein d’une troupe. En 1980, elle part vivre en Californie, où elle participe à la scène artistique underground de Los Angeles et de San Francisco. Elle revient vivre en France deux ans plus tard et commence à expérimenter avec le pochoir et la bombe aérosol comme instruments de création. Elle choisit le nom d’artiste de Miss.Tic en clin d’œil au personnage de la sorcière du Journal de Mickey.


C’est à partir de 1985 que l’artiste investit les murs de la ville de Paris avec ses œuvres urbaines à la fois esthétiques et engagées. Chacune de ses créations présente un binôme dessin-texte composé d’un personnage féminin en mode séduction et de mots aussi poétiques qu’engagés. Ses créations affirment que les jolies femmes ont aussi des choses à dire, réfutent le concept de femme-marchandise et suscitent le questionnement.


En 1989, Miss.Tic réalise sa première exposition dans une galerie de Paris. Elle en fera plus d’une quarantaine de son vivant tout en continuant de pratiquer l’art urbain.


En 1997, l’artiste est arrêtée par les autorités parisiennes pour « détérioration d’un bien appartenant à autrui […] par des inscriptions, des signes ou des dessins, sans autorisation préalable, sur les façades, les véhicules, les voies publiques ou le mobilier urbain ». Elle est finalement condamnée à payer une amende de 22 000 francs, soit environ 6 275 dollars canadiens. Refusant le verdict de délinquante, l’artiste contacte les mairies d’arrondissements, négocie avec les propriétaires de commerces et discute avec la population afin d’obtenir son accord pour réaliser des œuvres sur certains murs de plusieurs arrondissements.



En plus d’exposer dans les rues et les galeries, Miss.Tic réalise des commandes pour des marques de mode reconnues comme Louis Vuitton, Comme des garçons et Kenzo. En 2011, La Poste de France émet une série de timbres reproduisant ses œuvres lors de la Journée internationale des droits des femmes. Elle est également choisie afin de réaliser le design de la cinquième ligne de métro de l’agglomération de Montpellier.


Miss.Tic décède le 22 mai 2022 des suites d’un cancer. Certaines de ses œuvres sont toujours visibles dans les rues de Paris en plus de faire partie du Fonds municipal d’art contemporain de la Ville de Paris et de la collection du Victoria and Albert Museum de Londres.


Crédit :

1. Miss.Tic. crédit photo Studio Harcourt Paris,, janvier 2008.

2. Miss.Tic. MUSES ET HOMMES, d’après Delacroix., Paris 20ème, 2000.

3. Miss.Tic. JE JOUE OUI, Paris 13ème, 2006

4. Miss.Tic. APRÈS DES HISTOIRES À DORMIR DEBOUT…, Lyon, 2007.


Sources :

Christophe Genin, Miss.Tic : Femme de l’être, Paris, Les Impressions Nouvelles, 2008, 192 pages,, (ISBN 978-2-87449-231-0).


Écoutez l'épisode de notre balado Matrimoine Oui! Miss.Tic x Collages Féminicides Montréal disponible sur le site de CISM-FM et sur la plateforme d'écoute Spotify.



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